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Et Dieu dans tout ça ?

Fabienne Touzet
L'urgence est aussi spirituelle
Journal spirite n° 121 de 2020

S’il y avait un bon Dieu, cela n’arriverait pas !

Mais que fait le bon Dieu ? pourquoi nous a-t-il abandonnés ?

Petites réflexions au premier abord anodines, que l’on entend cependant assez régulièrement et notamment lors de catastrophes en tous genres. Cela prouve toutefois le manque de connaissances sur le sujet ou plutôt un enseignement erroné qui dure depuis bien des siècles d’obscurantisme !

<<Mon Dieu pourquoi ?>> avait écrit lui aussi, l’abbé Pierre, son cœur brisé devant tant de souffrances humaines.

Eh bien, depuis son au-delà, il a su venir nous dire dans un message reçu en 2007, que maintenant il avait compris et qu’il avait reçu les réponses à ses questions :

<<Il me manquait, dit-il, ce qui a failli à l’éducation religieuse. Il me manquait ce qui réunit vos cœurs et vos vies, ce qui signifie votre combat, votre lutte pour une terre, débarrassée de ses souffrances, de son sang et de ses injustices.>>

Encore un domaine où le spiritisme va pouvoir nous apporter bien des explications !

Oui, le spiritisme est un combat, ne cessent de nous répéter les esprits. <<Le spiritisme, n’est point le fruit d’une doctrine ou d’un dogme quelconque. Il reste la constatation de phénomènes reliés, entre lesquels nous découvrons des lois universelles. Et que ces lois soient physiques ou morales, elles répondent à une pulsion créatrice que l’on peut, en effet, nommer le Divin. Mais point de religion en la circonstance. Point de religion mais un savoir nouveau qui tend en effet, à faire découvrir Dieu, dans la constatation même de sa présence au sein des mécanismes de votre univers. Voilà, ce qu’il faut dire, car vous restez souvent, trop souvent, rattachés à des concepts anciens, fruits de vos éducations récentes>> (A. Kardec message mars 1979)

Peut-on définir Dieu ?

Autre concept ancien et autre erreur à rectifier, me semble-t-il, est que l’homme a tendance à représenter Dieu à son image. Peut-on lui en vouloir toutefois ?

<<Songez, chers amis spirites, nous dit Gabriel Delanne, à l'homme primitif, au fond de sa caverne. Songez aux orages, songez à l'astre lunaire, songez aux tremblements de terre, songez à tous les cataclysmes naturels que l'homme primitif ne pouvait appréhender de façon rationnelle, de façon scientifique. Voilà l'origine de la religion, voilà l'origine des divinités.>>

Et nombreux sont les esprits pour qui une définition reste impossible car ils ressentent Dieu selon leur degré d’évolution spirituelle. Ils nous le décrivent plutôt comme une force aimante et lumineuse qu’ils peuvent ressentir mais non voir.

 Et pourtant, <<le père existe, nous dit Teilhard de Chardin (janv. 1988), il existe, immuable, éternel, omniprésent, omnipotent. Il existe dans vos cœurs et dans vos consciences. Il existe dans vos réflexions. Il existe dans vos intelligences. Il existe dans toute nature animée ou inanimée. Il existe dans tous les corps, dans tous les regards, dans toutes les observations…Bien des sociétés, bien des églises se sont construites, bien des murs se sont établis pour définir le Père, pour enfermer le Père. Le Père ne peut être l’objet d’une propriété, d’une force doctrinale. Le Père ne souffre d’aucune forme d’appropriation, d’interprétation ou de représentation.>>

Mais s’il n’a pas de commencement, il n’en va pas de même pour nous, comme nous l’explique Léon Denis (avril 1984) :

<<Il n’est pas de commencement à la force d’aimer, à jamais devinée dans vos consciences, incarnées ou désincarnées. Mais il est un commencement à nos individualités respectives. Il fut ce moment suprême de la pulsion d’un Dieu en son univers confondu. Était-ce un jour ? Était-ce une date ? un temps ? Faut-il le mesurer ? Non, cela fut fait et cela demeure !

Toute chose se vit dans la pensée première, pour la pensée première. Je proviens de l’énergie et retourne à l’énergie…L’esprit trouve progressivement sa forme par la pulsion amoureuse donnée. Il emprunte alors au fluide de la vie, sa forme future qui deviendra ponctuelle dans les séquences de son incarnation.>>

En 1987, Gabriel Delanne répondait à une autre interrogation concernant la création de nos esprits :<<Au moment de la pulsion de la vie par la force Divine, par la force créatrice, organisatrice, intelligente et amoureuse de l'infini, à cet instant précis chacun d'entre vous est créé simple et ignorant comme un matériau brutal qui reste à définir, qui reste à se définir. Cependant, à ce stade, déjà l'esprit de la force Divine crée les esprits, il crée, par conséquent, l'individualité. L'individualité vous est propre, elle ne veut pas dire pour autant le caractère qui doit se former lentement et progressivement au fur et à mesure de vos incarnations, mais individualité il y a en ce sens où tout en appartenant à une même nature, la force paternelle désire que chacun soit différent. Le Créateur est source d'harmonie, les lois de l'harmonie exigent les différences, il ne s'agit pas de différences à caractère évolutif, mais de différences qui vous sont propres parce que désirées par la force Divine.>>

Donc, nous sommes créés simples et ignorants, chacun différent de l’autre et tout est à accomplir. Nous serons ce que nous aurons construit, pas après pas, vie après vie, car telle est la loi de l’évolution.

Nous sommes des Êtres libres

Et pour se faire, ce Père, notre créateur, nous a donné le cadeau le plus beau : celui de notre liberté. De ce fait, nous sommes des êtres responsables. Notre travail, au cours de nos nombreuses vies semées d’embuches, sera de le rejoindre, après un long, lent et difficile apprentissage. Ecoutons à nouveau Gabriel Delanne sur ce sujet (déc. 1988) :<< Chers amis spirites, je viens vous rappeler, en cette soirée, que vous êtes des êtres profondément libres. Je viens vous rappeler, en cette soirée, que vous êtes des êtres profondément responsables de vos situations à la fois individuelles et, simultanément, collectives, responsables de vos vies, responsables de vos sociétés, responsables de l'organisation de ces mêmes sociétés. Je viens en cette soirée lutter avec vous, combattre avec vous. Je viens en cette soirée, en effet, dénoncer une fois encore, toutes les formes de fatalisme, toutes les formes de déterminisme, toutes ces formes de pensée négative, toutes ces formes de pensée d'obédience philosophique ou d'obédience religieuse ou, voire même quelquefois, d'obédience politique, qui entraînent à la fois les individus et en même temps l'humanité toute entière à l'abnégation, au renoncement, au refus de soi-même.

Nous avons nous les esprits, une autre opinion de la nature humaine. Nous avons nous les esprits, à vous porter, à vous les spirites, à vous les hommes, un message d'espoir, un message de force, un message de plénitude, un message chrétien. Sur cette pauvre Terre, sur cette planète inférieure, sur cette planète bleue, les catastrophes, les injustices s'additionnent alors que les jours passent. Ici le sang, ici les larmes, ici la guerre et toujours l'injustice, et toujours le drame et la faim… Et dans cette situation, et dans ce décor planté, une réalité, celle de la force de l'esprit, celle de la volonté de l'esprit. Il ne faut pas laisser dire, il ne faut pas laisser faire n'importe quoi. Chers amis spirites, il est particulièrement odieux, particulièrement injuste de laisser croire à l'humanité qu'un Dieu vengeur, depuis l'au-delà, serait, en quelque sorte, l'auteur de ces injustices, l'auteur de ces catastrophes, l'auteur de cette faim parce qu'il l'aurait voulu ; parce qu'ainsi, ce Dieu là s'en viendrait en quelque sorte juger et condamner les hommes à la souffrance.

Il est injuste de dire que les maladies seraient, en quelque sorte, le résultat d'une punition karmique, c'est-à-dire d'une nécessité absolue de connaître le mal, d'une nécessité absolue d'en souffrir afin de pouvoir rendre grâce à je ne sais quelle puissance supérieure de caractère divin. Il faut dénoncer toutes ces théories, il faut dénoncer toutes ces philosophies, il faut lutter pour l'émancipation de l'individu, il faut lutter pour l'émancipation de la nature humaine, il faut lutter parce que vous ayez les armes pour cela, parce que vous avez surtout pour cela, l'arme essentielle, celle de la liberté.

Il faut donc vous servir de la liberté, il faut donc aussi combattre toutes celles et tous ceux qui empêchent, en quelques points du globe que cela fût cette liberté de s'exprimer, c'est-à-dire, lutter contre toutes les formes d'oppression, quelles qu’elles soient, là aussi, d'ordre philosophique, politique ou religieux.

Chers amis spirites, vous avez une autre conscience, vous avez la conscience de l'esprit, qui épouse son Dieu, c'est-à-dire, la conscience de l'esprit qui épouse son univers, qui épouse son infini. Et, pris dans cette dimension extraordinaire, vous ne pouvez qu'être simplement propulsés par votre conviction et par votre amour pour, sans cesse et sans cesse, aider, penser, prier et partager avec l'autre quel qu'il soit.>>

Travaillons notre pensée positive

Alors, même si nous sommes encore au tout début de notre évolution, nous avons avec nous un atout majeur, celui de notre force pensée. Et les esprits aiment à toujours nous projeter vers un avenir meilleur.

Je vous laisse donc écouter les propos d’Allan Kardec(dec.1988) pour conclure cet article sur une note positive. Car, si le drame frappe et a frappé de tout temps sur notre planète,<<il ne frappe pas par la décision d'un dieu. Le drame frappe à cause de la stupidité des hommes. Le drame frappe à cause de l'orgueil des hommes. Le drame frappe à cause de l'injustice. Le drame frappe par manque d'évolution. L'homme souffre par manque d'aimer, par manque d'amour.

Alors, un processus fatal de catastrophes, additionnées les unes aux autres, se développe bien évidemment. Nous en sommes tous plus ou moins responsables si notre pensée n'effectue pas ce pourquoi elle est faite, c'est-à-dire un acte d'amour…

Imaginons tous les êtres incarnés sur cette planète dans une chaîne universelle et simultanée, alors s'en suivrait, aussitôt, un mécanisme vibratoire qui entraînerait une production fluidique de matière et de nature positive et qui transformerait, bien évidemment, et très rapidement, la nature de l'humanité dans la conduite qu'elle se donne présentement.

Il faut éduquer le fluide, il faut travailler la pensée positive, il faut retrouver le sens vrai de la prière, c'est-à-dire son rôle éminemment actif. Pour cela, encore faut-il considérer les esprits. Pour cela, encore faut-il croire à la vraie nature de la vie, c'est-à-dire la nature spirituelle de source divine. Il faut donc que l'homme ait une meilleure opinion de lui-même que l'opinion matérialiste et, par conséquent, égoïste et, par conséquent, décadente pour toutes vos sociétés et pour la planète toute entière.

Prier c'est-à-dire penser, c'est-à-dire aimer, c'est-à-dire construire, c'est-à-dire aussi quelquefois utiliser l'acte, utiliser le verbe pour se battre, pour se battre contre toutes les formes d'infériorité, contre toutes les formes d'injustice, tel est le chemin, tel est le seul chemin.>>Le message est toujours d’actualité aujourd’hui, car le seul remède au bonheur pour tous, insistent bien les esprits, c’est L’AMOUR !

 

 

 

 


Fabienne Touzet

L'urgence est aussi spirituelle
Le Journal Spirite

n° 121 de 2020 p 54

 

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