Jean Meyer
( 1855 - 1931 )
Né en Suisse alémanique, sur les bords du lac de Zürich, Jean Meyer est issu d'une famille de cultivateurs, de confession protestante.
A 18 ans, il arrive en France afin de travailler chez un négociant en vins de Nîmes.
Ses qualités commerciales et son goût de l'entreprise l'amènent plus tard à acheter un domaine viticole près de Béziers. Il devient également investisseur en immobilier.
La découverte des livres d'Allan Kardec et Léon Denis l'amène à l'étude et à la diffusion d'un spiritisme moral, scientifique et social.
Il décide de soutenir financièrement le mouvement spirite et devient le propriétaire de la revue spirite, succédant ainsi à Gabriel Delanne.
La publication de cette revue, qui avait été suspendue peu avant la guerre, reprend en 1916.
En 1917, avec Léon Denis et Gabriel Delanne, il crée l'Union Spirite Française (USF), dont le siège est situé provisoirement dans sa propre villa à Paris. La même année, il fonde avec le docteur Gustave Geley, un laboratoire pour l'examen scientifique des phénomènes de la médiumnité.
L'achat, en 1918, d'un hôtel situé 89 avenue Niel à Paris permet d'y installer l'Institut Métapsychique International, qui vient d'être reconnu d'utilité publique par décret du 23 Septembre 1919. L'organisme est dirigé par le docteur Gustave Geley.
Jean Meyer fait l'acquisition, en 1923, d'un autre hôtel, situé 8 rue Copernic, appelé La Maison des Spirites. Jusqu'à l'aube de la seconde guerre mondiale, la Maison des Spirites est le théâtre de troublantes séances de médiumnité.
C'est dans cet hôtel du XVIème arrondissement que se retrouvent les spirites et, quotidiennement, des conférences sont données sur la survie de l'âme. Sous son toit, sont bientôt accueillis: la Fédération Spirite Internationale, l'Union Spirite Française, et les services de la Revue Spirite, désormais publiée par les éditions Jean Meyer .
En 1928, lors du congrès de Londres, auquel il assiste en compagnie de Sir Arthur Conan Doyle, il annonce qu'il fait don à l'Institut Métapsychique International de l'hôtel, situé avenue de Niel , et verse un capital de 4 millions de francs à la Société d'Etudes Métapsychiques, fondation qu'il a lui-même créée.
" J’ai fait don de l’hôtel, avenue Niel, directement à l’Institut Métapsychique International. La Société d’Études Métapsychiques est destinée à favoriser l’étude et la propagande du spiritualisme moderne, de la Métapsychique et des sciences s’y rattachant. Elle s’ intéressera aussi aux œuvres charitables et sociales et, particulièrement, à l’ éducation de l’ enfance ... J’espère que des concours généreux nous permettront de réaliser pleinement ce dernier projet. "
Grand mécène des mouvements spirites, Jean Meyer décède le 13 avril 1931 dans sa ville d’adoption à Béziers des suites d’un cancer des yeux. Il reste comme le grand bienfaiteur de l'histoire du spiritisme.
Sources :
* Site de l'I.M.I. http://www.metapsychique.org/
* Wikipédia
Voir :
Article dans le journal spirite n°100 p 51
Voir aussi ci dessous
concernant l'Hérault
l'article paru dans
Le journal spirite n° 134 de 2024 p 46
Article de la revue 134
Tombes spirites au Père Lachaise Bitérrois
La vierge aux moucadous
Tombeau
de
Jean
Meyer
Si la Toussaint est la fête de tous les saints, le 2 novembre est la fête de nos chers disparus.
Et pour l’occasion les cimetières se parent de leurs plus belles couleurs, avec la fleur de saison : le chrysanthème. Cependant, cette fête a perdu tout son sens, nous dit un ancien druide, dans un message reçu par écriture, à Carnac, où vécu Allan Kardec, 9000 ans avant notre ère. Elle est devenue le simple lieu du souvenir, alors qu‘elle devrait rappeler à l’homme, le sens de son éternité. Dans ces époques reculées, où l’enseignement druidique apportait déjà les connaissances relatives à la force psychique et à la communication avec les esprits, la tombe était le lieu où les familles se réunissaient, non pour évoquer le souvenir des morts, mais pour les évoquer directement. Le dolmen du père Lachaise, sépulture d’Allan Kardec, nous invite à nous interroger sur le sens premier de cette fonction, alors qu’au contraire, il est l’objet de superstitions, c’est la tombe la plus fleurie du Père Lachaise. Allan Kardec y est devenu l’homme des vœux ! Et il en est bien triste. Vous faites trois vœux auprès de son dolmen est vous êtes sûr que l’un des trois sera exaucé ! Tout ceci est très loin de la maxime écrite au sommet de cet imposant tombeau : Naitre, mourir, renaitre encore et progresser sans cesse, telle est la loi. Maxime qui nous indique l’un des grands principes du spiritisme : la loi de réincarnation, et que l’on peut aussi retrouver sur deux tombes, au cimetière vieux de Béziers, qui furent évoquées à l’occasion de la toussaint dans un article du journal régional d’Occitanie, le Midi-Libre.
La vierge aux mouchoirs ( aux moucadous )
En effet, cette année, une journaliste Biterroise a souhaité honorer la mémoire d’anciens spirites qui reposent au cimetière vieux de la ville, appelé aussi le père Lachaise Biterrois. Construit en 1812, ce cimetière est l’objet de nombreuses visites. Car comme à Paris, une tombe en particulier est l’objet d’une dévotion particulière, celle de la famille Barthélémy- Salvagnac, elle est surnommée la vierge du moucadou (mouchoir en langue d’Oc). Elle aussi est toujours fleurie et couverte de témoignages de piété et de remerciements. On dit qu’en 1912, une femme aurait essuyé des larmes qui coulaient du visage de la statue de la vierge, avec son mouchoir, et que celle-ci lui aurait murmuré :<<Conserve bien ce linge, il aura une grande vertu>> Utilisé le jour même sur la jambe paralysée de sa fille, elle vit celle-ci se mettre à remarcher… Aujourd’hui encore, on peut remarquer une boite en fer placée sur la pierre tombale, qui est remplie de petits messages ou de vœux destinés à la vierge. Le dépôt de mouchoirs a fini par être interdit par la famille.
Il n’y a là aucun miracle cependant, et nous pouvons donner une explication spirite à ce qui s’est passé. Il n’est pas exclu que la mère de Jésus ait pu être présente, car elle a su le faire à diverses occasions, mais il est plus probable que la foi et l’amour de cette personne envers, ‘’la vierge’’ représentée par cette statue, ait su attirer à elle un esprit protecteur que nous appelons le guide spirituel. Ce guide a pu alors se communiquer grâce à une sensibilité particulière de cette personne, apportant sa force pensée amoureuse, en l’imprégnant dans le mouchoir, comme d’autres esprits savent aussi le faire au travers d’une œuvre d’art médiumnique, peinture ou sculpture, qu’ils destinent à leurs protégés. Si des guérisons ont pu être constatées au cours des années, elles sont dues à la force de la prière, qui imprègne d’autant plus les lieux, qu’ils sont très fréquentés. Ces pensées, si elles sont sincères et positives ne peuvent qu’apporter de nombreux bienfaits. (A lire sur la force pensée, les revues n° 74, 111 ou 118)
Mais si dans ce cimetière sont organisées de nombreuses visites guidées, c’est aussi parce qu’il abrite de très belles œuvres d’art qui témoignent d’une époque où la ville était prospère, grâce à la culture de la vigne. Des familles d’artistes y reposent, comme celles des sculpteurs Jean Antonin Injalbert ou Jean Magrou mais aussi de grandes familles vigneronnes comme la famille Meyer, bien connue des spirites, car Jean Meyer fut un grand mécène du spiritisme.
Jean Meyer 1855-1931
Après avoir lu les ouvrages d’Allan Kardec et de Léon Denis, il devint ardent défenseur de la cause spirite et participa grandement à sa diffusion. Grâce à sa fortune, acquise à force de travail et de persévérance, il devint propriétaire de la revue spirite, qui avait été suspendue dès le début de la première guerre mondiale. Il en prit la direction en 1916, afin d’en reprendre l’édition.
-En 1917, il créa la seconde Union spirite française (fédération nationale) en accord avec Gabriel Delanne et Léon Denis. (La première avait été créée en 1882 par Gabriel Delanne et son père Alexandre Delanne )
-En 1918, il acquit un hôtel situé au 89, avenue Niel à Paris, qui accueillit l’Institut Métapsychique International, créé en 1919 avec le Dr Gustave Geley et le professeur Santoliquido, et reconnu d’utilité publique par décret du 23 avril de la même année. Le but était d’étudier les phénomènes spirites de manière scientifique.
-En 1923, il acheta un autre hôtel à Paris, situé au n° 8, de la rue Copernic et y installa la Maison des Spirites. Elle servit de siège à la Fédération Spirite Internationale, liée à l’Union Spirite Française. Elle avait pour administration les services de la Revue Spirite et les Editions Jean Meyer (B.P.S.) qui permirent une large diffusion de nombreux livres sur les études spirites. Ainsi, une bibliothèque spirite sérieuse vit le jour, avec l’édition notamment des œuvres de Léon Denis, Gabriel Delanne, Ernest Bozzano, William Crookes, Léon Chevreuil et bien d’autres.
La société SAMS, regroupait les Amis de La Maison des Spirites dont le but était d’aider ceux qui souffrent, ceux qui cherchent, à trouver la consolation, l’apaisement, en même temps que la certitude et la connaissance des lois d’harmonie qui guident l’être humain dans son évolution vers Dieu.
Pour puiser des forces et une énergie nécessaire à sa santé, mise à rude épreuve par un travail intense, c’est au château de Caylus, dans le Tarn, acquis en 1910, que chaque année, de juillet à septembre, Jean Meyer se retirait. C’est aussi là qu’il forma son jeune élève Hubert Forestier et qu’il patronna le Foyer Spirite de Béziers, dirigé par Mme Berthe Ducel, dont la tombe est également citée dans l’article du Midi Libre.
Berthe Ducel (1862-1939) au congrès de Liège en 1923
Cette dame était institutrice à Béziers et nous retrouvons sa trace au congrès spirite international de 1923 qui eut lieu à Liège et dont le président d’honneur était Sir Arthur Conan Doyle, plus connu par son personnage de Sherlock Holmes que par son rôle important dans la diffusion du spiritisme. Il y participait, accompagné de son épouse, qui le secondait dans cette tâche.
Ce congrès, qui s’est tenu du 26 au 29 aout inclus, a marqué l’histoire du spiritisme, en ce qu’il a vu la fondation virtuelle d’un organisme mondial du spiritisme : La fédération spirite internationale, dont la conception datait du congrès de Londres de juillet 1922. Mais elle ne fut effective, qu’à partir du congrès international de Paris en 1925, où l’on retrouve Madame Ducel, Sir Arthur Conan Doyle, Léon Denis, Henri Régnault et Jean Meyer. Les statuts de la fédération furent cependant étudiés lors du congrès de 1923, fixant le siège social à la Maison des Spirites, à Paris.
Lors de la dernière journée du congrès, Sir Arthur Conan Doyle, prononça une allocution en Français, suivie d’une remise de chèque en faveur des spirites pauvres de Liège.
Et la dernière session de la journée fut consacrée à la lecture des rapports de deux commissions, dont une, philosophique, et l’autre, scientifique, présidée par Madame Ducel.
Les vœux formulés par cette dernière sont résumés ainsi :
1-Vœu invitant tous les regroupements, dans tous les pays, à représenter au prochain congrès, des rapports sur les faits psychiques locaux, bien contrôlés.
2-Vœu invitant les groupes spirites à organiser les séances en vue de lutter contre la fraude, consciente ou inconsciente.
3-Vœu tendant à établir des rapports sur les communications croisées
4-Vœu invitant les spirites à s’écarter de toute conception dogmatique et à ne tenir pour vrai que ce qui est prouvé par l’évidence
5-Vœu tendant à organiser de cours pour l’instruction scientifique et morale des groupes
6-Vœu tendant à la création de sections de photographie spirite
7-Vœu tendant à instituer l’étude scientifique du rêve et de la pensée en général.
On retrouve également dans les archives, quelques photos de Jean Meyer, de Léon Denis, d’Henri Regnault, de Berthe Ducel et de Sir Arthur Conan Doyle accompagné de Lady Conan Doyle lors des congrès de 1923 et 1925, le premier se déroulant en Belgique et le second à Paris.
Il est à remarquer dans le congrès de Liège, que de nombreux pays furent représentés dont l’Angleterre, la Belgique, la France, le Danemark, l’Espagne, la Suisse, la Hollande, l’Allemagne et le Mexique. Et un rapport a retenu fortement l’attention, à savoir qu’à cette époque, en Angleterre, 251 lycées dominicaux, enseignaient le spiritisme à 14844 élèves et qu’il existait aussi des écoles spirites en Australie, dans plusieurs pays de l’empire Britannique, ainsi qu’aux Etats Unis.
Remerciements à nos pionniers
Le congrès avait donc émis le vœu, que cela puisse être repris un peu partout dans le monde.
Le décès de nombreux pionniers du spiritisme entre les années 1925-1935 et la seconde guerre mondiale ont coupé court à ce grand élan spirite mondial.
Dans les années 70, de son au-delà, Allan Kardec, désireux du redéploiement du spiritisme en France, a su se manifester à Michel Pantin, médium, et à Jacques Peccatte qui deviendra président du cercle spirite Allan Kardec de Nancy, siège social de l’association. D’autres antennes ensuite, ont vu le jour et de nombreux pionniers du spiritisme, en collaboration avec Allan Kardec, ont continué à se manifester par l’intermédiaire de différents médiums, pour nous apporter leurs connaissances et leur soutien indéfectible.
Jean Meyer s’est, lui aussi, manifesté à nous en différentes séances. En mars 2012, il nous a fait savoir qu’il veillait sur notre antenne Héraultaise et en devenait l’un des guides. A sa demande, nous nous sommes rendus sur sa tombe, pour nous recueillir et l’y retrouver. Aucune trace écrite de son passé spirite, contrairement à Berthe Ducel, aucun nom ni prénom ne sont inscrits sur ce tombeau, excepté Famille Meyer-Rouville (nom de son épouse). Il fut conçu par l’architecte Winckler et il est surplombé d’une magnifique pleureuse sculptée par l’artiste local Jean Magrou, élève de Jean Antonin Injalbert, ami de Jean Meyer.
Petit pincement au cœur en pensant à tout le travail accompli par cet homme si généreux et si actif au sein du spiritisme ! Mais c’est une émotion immense de savoir que nous ne sommes pas seul dans notre combat et que tous ces pionniers qui nous ont précédés et qui ont accompli un si grand parcours, leur vie durant, fidèles à leur idéal spirite, sont bien présents et peuvent encore et toujours, depuis leur au-delà, nous assister et nous donner force et conseils. C’est un grand privilège dont nous sommes très reconnaissants.